Festival Les Tombées de la Nuit / Turfu

Formé au Portugal, en 2014, autour du camp musical estival Ethno rassemblant les musiques traditionnelles du monde entier, Turfu (« futur » en verlan) réunit les sons de l'accordéon diatonique et les beats de la techno. Soit une musique de club qui garde les deux pieds dans la tradition, comme une musique du futur à l'envers. Matthieu Souchet et Raphaël Decoster rétablissent l'union éternelle entre boîte à frisson et tête dans le caisson, pied au plancher et tête dans le guidon, ondulation du corps et musique traditionnelle, dans une électro-pop-accordéon unique en son genre, avec un nouvel album, Sous rosée (2024).

Ramener l'accordéon dans le club des musiques électroniques à danser ? Ramener les rythmes de la techno dans le giron des guinguettes traditionnelles et des bals populaires ? Depuis une dizaine d'année, Matthieu Souchet (batterie) et Raphaël Decoster (accordéon) ne cherchent plus à résoudre l'équation, emmenant Turfu aussi loin que possible sur les routes d'une électro-trad qui visent avant tout à faire danser et opiner du chef. Les corps chaloupent dangereusement, les notes de la boîte à frissons deviennent hypnotiques et les rythmes lancinants emmènent à la trans. Naviguant entre les kicks puissants et les bpm, les harmonies et le rythme, Turfu invente ses propres mélodies et thèmes, ceux d'une veillée dansante et d'un bal pop futuriste, union des rythmes dansants de l’accordéon et des répétitions abstraites de l’électronique.
Travaillant les longs crescendos de la techno, les dissonances de l’accordéon et la création d’émotions confuses, ils nous embarquent dans un univers minimaliste pour une transe hypnotique, à la fois brute et festive. En équilibre instable entre les pôles de la modernité et de la tradition, Turfu sculpte une musique enivrante, dansante jusqu’à la transe, puissamment électronique et terriblement humaine. « Dans le seul et unique but de célébrer l’ondulation du body, pétales sur le visage, pluie de paillettes sur les corps, c’est la rosée pour le cœur, c’est la marée dans les terres ».